Les traditions des fêtes de fin d'année

En Bourgogne, les jeunes enfants ont longtemps grandi dans la croyance en un curieux duo formé par le Père Janvier et le Père Fouettard. Chargé de placer les étrennes dans les sabots des enfants sages pour le Nouvel An, le Père Janvier avait le beau rôle mais il était toujours accompagné de son double obscur, l’inquiétant Père Fouettard, censé pour sa part punir les enfants désobéissants.

Dans les familles bourguignonnes, plus particulièrement celles habitant le Morvan ou le Nivernais, le Père Noël ne commença à remplacer progressivement le Père Janvier qu’à partir de 1915, mais les traditions continuent à cohabiter dans bon nombre d’entre elles.

Pendant longtemps, la bûche a été l’élément central des fêtes de Noël en Normandie, et plus particulièrement de la veillée autour de la cheminée. La coutume voulait que la personne la plus âgée de la famille installe une belle bûche (ou tréfeu car elle devait durer 3 jours) dans l’âtre de la maison, accompagnée des restes de la bûche du Noël précédent. Les enfants, éloignés un temps du feu pour prier, trouvaient à leur retour des cadeaux dissimulés au creux de cette ancienne souche.

Aujourd’hui, en Normandie comme ailleurs, les grandes cheminées se faisant rares, on apprécie désormais davantage la bûche en mode gourmand, en dessert star des Fêtes.

La Savoie a longtemps célébré Noël avec des oranges, des rissoles et une bûche creusée remplie de châtaignes et de noix, en la présence bienveillante du père Challande, vieux monsieur affublé d’un chapeau pointu et d’une longue barbe blanche. Il amenait des cadeaux aux enfants sages en passant par la cheminée des maisons et chalets.

Chalande signifiant Noël en Arpitan (dialecte régional savoyard), on ne s’étonnera donc pas de sa ressemblance avec le Père Noël qui a fini par lui voler la vedette dans la région.

Parmi les traditions qui rythment la période des fêtes en Provence celle de servir un plateau de 13 desserts à l’issue du repas du réveillon de Noël reste l’une des plus typiques et gourmandes. Le nombre 13 fait référence au dernier repas du Christ partagé avec ses douze apôtres.

Pour être incollable sur ce sujet à Noël, il ne vous reste plus qu’à les apprendre par cœur : pommes, oranges, poires, figues sèches, amandes, raisins secs, noix, dattes, nougat blanc, nougat noir, pâte de coing, oreillettes et pompe à huile. Attention tout de même, il parait qu’il existe autant de variantes que de villages provençaux…

Perpétuée en plusieurs endroits (Bordelais, Chalosse, Béarn notamment), la tradition des feux de Noël en Aquitaine, d’origine agraire, consistait à allumer un feu le soir du réveillon avant d’aller en famille réciter des incantations dans les champs afin de protéger les futures récoltes. Ces feux sont inscrits à l’inventaire du patrimoine culturel immatériel en France depuis 2010.

Halha de NADAU = feux de Noel en occitan